Un soir dans la maison du Prophète (paix et bénédictions sur lui)
Le soleil s’était couché sur Médine, enveloppant la ville d’une douce pénombre. Dans une modeste maison aux murs simples et à la lumière tamisée, Fâtima-Zahra bint Muhammad (qu’Allah l’agrée) se laissait tomber sur un tapis usé, les mains marquées par les corvées du jour.
Depuis son mariage avec ‘Ali ibn Abî Tâlib (qu’Allah l’agrée), elle goûtait à la vie conjugale dans toute sa réalité : de l’amour sincère, mais aussi des efforts, des privations, une fatigue qui s’accumulait jour après jour. Les grains qu’elle battait et le pain qu’elle préparait chaque matin lacérait ses mains. Les jarres d’eau, qu’elle portait du puits à la maison, pesaient autant sur ses bras que sur son dos.
Un jour, ‘Ali vit la fatigue dans ses yeux. Il entendit dans son silence le poids qu’elle ne verbalisait pas. Il lui dit alors, doucement :
« Va voir ton père. Demande-lui s’il peut te mettre à disposition un serviteur, peut-être qu’il pourra t’aider. »
Fâtima prit note de son conseil. Elle alla jusqu’à la demeure du Prophète (paix et bénédictions sur lui). Elle entra, le cœur serré, mais quand elle se retrouva devant lui… elle n’arriva pas à formuler sa demande. Il la regarda avec tendresse, l’écouta… mais elle n’osa parler de son besoin.
Elle rentra, un peu honteuse, un peu soulagée.
Le soir venu, alors qu’ils s’apprêtaient à s’endormir, une silhouette familière se présenta à la porte. C’était lui, leur père, leur guide. Le Messager d’Allah entra dans la chambre, et trouva le jeune couple déjà allongé.
Ils se redressèrent, par respect, mais il leur dit :
« Restez là. »
Il s’assit doucement entre eux, si proche que ‘Ali dit : « Je sentais la fraîcheur de ses pieds jusque dans ma poitrine. » Le moment était intimiste, tendre, chargé d’un amour paternel et prophétique.
Puis, il leur parla en ces mots :
« Voulez-vous que je vous enseigne quelque chose de meilleur qu’un serviteur ? »
Ils hochèrent la tête, curieux.
Il dit alors :
« Lorsque vous allez vous coucher, dites :
SubhânaLlah 33 fois,
AlhamduliLlah 33 fois,
Allahu Akbar 34 fois.
C’est meilleur pour vous qu’un serviteur. »
Et il se leva, les laissant avec ce cadeau immatériel, mais ô combien précieux.
Une leçon d’amour et de lien renouvelé
Le Prophète n’a pas répondu par une solution matérielle. Il a offert un trésor invisible, un remède spirituel pour le corps fatigué, pour le cœur en quête de force. À travers ce dhikr, il a rappelé à sa fille et à son gendre que la paix intérieure ne provient pas d’une source matérielle, mais se cultive par le rappel d’Allah.
Ce soir-là, dans l’obscurité douce de leur foyer, ce couple béni a reçu un enseignement qui traverse les siècles : le dhikr peut être un refuge, un moteur, un lien.
- Il renforce l’amour sincère que tu voues à Allah, la patience dans l’adversité, et la persévérance dans l’effort ;
- Il resserre les liens du couple par une pratique partagée ;
- Il offre une ressource intérieure, un lâcher-prise face à la fatigue et aux responsabilités… ton Créateur est là, près de toi, et il contribue activement à soulager tes engagements car IL sait mieux que quiconque ce que tu éprouves, où se trouvent tes forces et tes faiblesses.
Et nous, aujourd’hui ?
Dans nos vies agitées, entre les responsabilités du quotidien, les tensions conjugales, la fatigue physique ou mentale… nous cherchons souvent des solutions extérieures : plus de confort, plus d’aide, plus de répit.
Mais si le plus grand des hommes a appris à sa fille à dire 100 mots avant de dormir, c’est que dans ces mots se trouve une énergie divine, un remède « miracle » aux bienfaits qui dépassent notre vision matérialiste et nous aide à dépasser nos volontés de contrôle.
Et si ce soir, tu t’endormais avec ce dhikr sur tes lèvres ?
Et si tu l’offrais à ton/ta conjoint(e) comme un cadeau du cœur ?
Non pas pour alléger le quotidien… mais pour l’élever.